La Pyrale du Buis ou Cydalima perspectalis
Sommaire
Description
La Pyrale du Buis fait partie de l’ordre des insectes holométaboles, les lépidoptères, appartenant à la famille des Crambidae.
Classe | Ordre | Famille | Genre | Espèce | Nom Scientifique |
|---|---|---|---|---|---|
Insectes | Lepidoptera nocturne | Crambidae | Cydalima | Perspectalis | Cydalima perspectalis |
Les chenilles se développent selon 3 à 7 stades (dépendance aux conditions climatiques : ensoleillement et température) jusqu’à atteindre leur taille maximale (entre 35 et 40 mm.) au bout de de 2 à 4 semaines.
La chenille possède une tête noire vernissée. Son corps est vert clair, strié longitudinalement de ligne de couleur vert foncé. A ce stade, l’insecte atteint un peu plus de 40mm. de longueur. La chenille possède des verrues noires et de longs poils blancs isolés. Ces derniers ne sont pas urticants.
A leur maturité, la chenille tisse un cocon de soie blanche au sein du végétal hôte.
Il en sortira la chrysalide mesurant entre 25 et 30 mm. de longueur. La nymphe est tout d’abord de couleur verdâtre puis fonce pour prendre la couleur brune.
Ses caractères morphologiques adultes se développent peu à peu. Par transparence on peut découvrir en fin de nymphose, les ailes ; les antennes ; les yeux ; les palpes et les segments abdominaux.
A son stade adulte, le papillon présente deux types de coloration : une bicolore avec des ailes blanc nacré entourées d’une bande brun claire et une autre mélanique de couleur brune. Cependant, les deux formes présentent chacune une tache en forme de demi-lune sur l’avant de l’aile antérieure.
Biologie et Comportement (Ethologie)
Sous sa forme adulte, le papillon Pyrale a une activité nocturne. En forte infestation, on le retrouve réuni sous le feu des lampadaires ou des éclairages extérieurs durant l’été.
Les études en laboratoire montrent que les papillons femelles reproductrices vivent en moyenne 12 jours (23 jours maximum) contre une moyenne de 17 jours pour les femelles sans activité de reproduction. Les mâles connaissent une longévité d’environ 15 jours. La répartition des sexes est de 50 %.
L’espèce forme de deux à quatre générations par année. Un cycle correspond à la durée maximale pour l’achèvement du développement, du stade œuf au stade imago c’est-à-dire adulte, en passant par les différents stades larvaires se terminant par la chrysalide. En moyenne dans la nature, le cycle varie entre 17 jours (en conditions optimales de température et de longueur de jour) et 87 jours.
Le papillon pond ses œufs translucides sous formes d’amas de 5 à 20 grains au dos des feuilles de Buis restées propres. De cette manière, la Pyrale limite la concurrence entre les larves et optimise leur développement en assurant leur subsistance. Une femelle papillon peut pondre de 800 à 1200 œufs (étude en laboratoire).
Les papillons devenus adultes pondent très tôt. Le pic de ponte est atteint dès le septième jour. Le développement des œufs ne peut avoir lieu qu’à partir d’une température de 11°C.
Plus de 50 % des pontes sont réalisées entre le quatrième et le dixième jour après la naissance. Près de 80 % des pontes entre le quatrième et le quatorzième jour.
Les femelles pondent tout au long de leur vie.
Selon sa latitude géographique, elle réalise ainsi au minimum deux cycles de développement en Europe centrale et du Nord et souvent 3 cycles dans les régions plus chaudes.
- Le premier est au début du printemps (vers mars et avril) ;
- Le deuxième est en été (vers mi-juin et juillet) ;
- Le dernier, s’il a lieu, au début de l’automne (vers septembre et début octobre).
Les larves issues d’un seul groupe d’œufs se déploient sur une surface de 20 à 25 cm de diamètre à partir de leur point de ponte.
A l’éclosion, les futures chenilles se nourriront des feuilles du Buis. Les adultes quant à eux, de nectar.
La chenille passe tout d’abord inaperçue en raison de ses dimensions (1 à 3 mm). La durée du développement larvaire varie de 17 et 85 jours.
La durée du cycle est liée à la température et à l’ensoleillement de son environnement. La température ne doit pas descendre sous 8.4 °C. Si la température demeure supérieure, les stades larvaires perdurent jusqu’en automne.
L’espèce se maintient l’hiver sous sa forme larvaire c’est-à-dire de jeune chenille à l’abris d’une logette de soie consolidée à l’aide de feuilles de Buis.
A la fin de l’hiver et au début du printemps, les chenilles sortiront de leur diapause afin de poursuivre leur développement grâce aux nouvelles feuilles de Buis.
Le cycle de vie se poursuit par les chrysalides dès la fin avril. Ce stade dure entre 2 à 4 semaines (parfois plus, si la chrysalide apparaît en en automne). Selon l’abaissement des températures hivernales, les papillons adultes émergeront entre les mois d’avril et le mois de juin.
Jusque-là, la chenille demeure donc sur l’envers des feuilles de Buis. Au stade 2, les chenilles se déplacent pour tisser des fils protecteurs de soie blanchâtre. Elles deviennent de plus en plus voraces, pouvant durant les stades 3 et 4, consommer aussi bien le feuillage que l’écorce du Buis.
Les températures optimales pour leur alimentation fluctuent, selon les régions, entre 15°C et 30°C.
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Écologie et Distribution
La Cydalima Perspectalis s’est adaptée à des climats totalement différents : celui des steppes orientales et celui des zones continentales. En fonction des latitudes, de la température, des biotypes géographiques, la Pyrale a développé des caractéristiques différentes selon qu’elle soit indigène de l’Asie ou de notre continent. Les œufs, Les larves et Les chrysalides sont similaires entre les études européennes mais différent des études menées notamment au Japon.
L’espèce est introduite en Europe lors de la première décennie de ce siècle. Elle est originaire d’Asie orientale. Les populations de Cydalima Perspectalis se développent dans des milieux où le Buis commun est présent (dans les jardins ; les parcs et les forêts). Le Buis commun n’est pas la seule variété aimée de la Pyrale. D’autres espèces ou variétés de Buis ornementaux peuvent être attaquées.
En Europe, l’absence d’ennemis naturels permet aux populations de Cydalima Perspectalis de pulluler très rapidement. Les chenilles et leur papillon ne semblent être limitées que par les ressources alimentaires et les conditions climatiques.
Ce papillon dispose d’une morphologie robuste et puissante lui permettant de se déplacer sur des distances assez importantes. Sa propagation serait de quelques kilomètres voire des dizaines de kilomètres par an. Il vole essentiellement la nuit.
Sa propagation peut également être passive à l’aide du transport des déchets verts issus de tailles d’entretiens des espaces verts, le commerce des pépiniéristes en plants, les jardineries, les fleuristes et autre surfaces commerciales.
2006 | 2007 | 2008 | 2009 | 2010 | 2011 | 2012 | 2013 | 2014 | 2015 |
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Environnement et Interaction
Il est très vraisemblable que la Cydalima Perspectalis ait été introduite par le commerce de Buis d’ornement. Les premières observations ont été réalisées en 2007 en Allemagne. Puis en 2008, l’espèce est remarquée en Alsace. Depuis, la Pyrale a colonisée presque l’ensemble du territoire français ainsi que de nombreux pays en Europe.
La Pyrale n’affecte pas seulement les jardins et les parcs mais également des sites naturels protégés labellisés Natura 2000. Celui de de la zone FFH «Wälder bei Wyhlen» dans le district de Lörrach qui appartient aux zones naturelles du Dinkelberg et du Hochrheintal au sud de l’Allemagne a maintenant disparu à plus de 95% après l’infestation de Pyrale. Le papillon sévit en Italie, en France, en Belgique mais également plus à l’est de l’Europe (voir la destruction de nombreuses forêts naturelles de Buxus Colchica Pojark., 1947 peu ou prou identique au Buxus Sempervirens, typique des montagnes du Caucase au sud de la Russie et de Géorgie).
Les attaques de la Pyrale sur le buis sauvage sont dramatiques sur le plan écologique et de la biodiversité.
A son arrivée, avec sa faible population, les larves de la Pyrale passent assez inaperçues. Dissimulés sous les feuilles de buis, les œufs (± 1 mm) sont quasiment indétectables, à moins d’un examen très minutieux de la végétation.
C’est avec les indices que sont les toiles, les excréments ou les mues de larves que l’on s’aperçoit d’une infestation du buis. Par ailleurs, le brunissement du feuillage constitue aussi un symptôme d’alerte de la présence de la Pyrale.
Toutes chenilles y compris les plus adultes, se cachent le jour dans les buis au sein des feuillages. Leur présence sera d’autant plus visible que les feuilles du buis sont dévorées.
En revanche, l’hiver il est plus facile de déceler les chenilles. En effet, elles sont camouflées au sein de logettes situées à l’apex des rameaux entre des feuilles réunies entres elles par quelques faisceaux de fils de soie blanchâtre.
La chrysalide est toujours immobile. Elle est décelable en cherchant au sein des feuillages des masses compactes.
Les imagos ou papillons adultes sont peu actifs de jour et se cachent à l’intérieur de feuillages. Le soir, les papillons sont attirés par les lumières des éclairages artificiels émettant dans le spectre ultra-violet.aigre, le bicarbonate de soude ou l’eau Javel sont inefficaces et peuvent même mettre en péril le végétal.
Les Dégâts et Conséquences
Cydalima Perspectalis est le seul ravageur du buis connu en Europe. Cette Pyrale constitue donc une menace importante pour les pépinières, les parcs, les jardins, mais aussi pour les buissons de buis qui poussent de manière spontanée en forêt dans divers écosystèmes naturels européens.
Cydalima Perspectalis, Crambidae, Pyrale du buis
S’agissant des dégâts sur les végétaux, on remarque que les buis feuillent de nouveau en général la saison suivante. Malheureusement, la chenille de la Pyrale peut attaquer lors de la repousse jusqu’à tuer certains rameaux voire les sujets entièrement. Notons que les attaques ne concernent pas seulement les feuilles des buis mais aussi les écorces et les bourgeons (de la ramification fine en passant par les tiges jusqu’aux branches)
Les papillons, quant à eux, n’impactent pas directement le buis. Les imagos se nourrissent de nectar de fleurs.
Pour le moment seuls les buis ont été sévèrement impactés. Cependant, en Asie, la Pyrale vit aussi aux dépens du houx à feuilles pourpres (Ilex Purpurea) ; du fusain ailé (Euonymus Alata) et du fusain du Japon (Euonymus Japonicus).
Le buis est fréquemment utilisé pour son aspect esthétique, notamment dans les jardins décoratifs et particuliers, dans l’art topiaire, les parcs, les cimetières, etc… En s’en nourrissant, les chenilles de la Pyrale détruisent rapidement l’aspect esthétique des arbustes et des buissons qui prennent rapidement une couleur paille, salis par les déjections verdâtres et de fils de soie. Les buis sont des plantes au feuillage persistant, les dégâts occasionnés demeurent dès lors visibles longtemps.
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Les Solutions Préventives et Curatives
La Lutte Basique
Tous les buis achetés actuellement dans les pépinières ou importés sont traités avant la vente par des insecticides systémiques détruisant les Pyrales et autres insectes.
Pour tenter de limiter la propagation de la Pyrale, il est essentiel de ne pas prélever des buis et de ne pas les déplacer dans de nouveaux environnements.
A leur achat, nous préconisons de doucher les sujets au moyen d’un jet d’eau sous pression. Cette douche est violente pour les œufs, les logettes, les chrysalides et les chenilles. Certes, elle ne peut être totalement efficace mais elle peut nettement améliorer la situation des buis et leur sauver la vie. Penser à disposer sous les buis des bâches permettant de recueillir les ravageurs.
A défaut d’eau, on pourra battre ou secouer les arbustes afin d’en faire tomber les chenilles.
Il est également possible de poser des filets anti-insectes sur les buis afin d’éviter la ponte des papillons. Ils s’étendent dès la détection des premiers papillons. Attention toutefois car cette méthode peut piéger les chenilles demeurant dans les buis.
Certaines personnes proposent d’utiliser l’huile essentielle de thym comme répulsif. D’autres préconisent l’application d’un traitement homéopathique à base de Psorinum 30 C. Toutefois, ces traitements ne tuent pas les chenilles, mais modifient l’écologie du buis et son environnement le rendant moins attractif à sa dégustation.
Des jardiniers ont également essayé l’extrait fermenté d’orties et de feuilles de rhubarbe ou de purin de consoude en aspersion. Ils complètent ce traitement préventif avec l’ajout au substrat, en hiver, d’un engrais complet pour arbres et arbustes qui renforcera le buis.
Cependant, lors des fortes infestations seuls les traitements chimiques et/ou biologiques restent les solutions nécessaires pour se débarrasser de ce nuisible.
La lutte Biologique
La Pyrale est contrainte dans son milieu d’origine par de nombreux prédateurs et parasitoïdes naturels : Aeolothrips (Thysanoptera Aeolothripidae) ; Tyndarichus (Hymenoptera Encyrtidae) qui consomment les œufs.
Les chenilles quant à elles sont chassées par plusieurs Diptera Tachnidae : ceux du genre Exorista et Hymenoptera de plusieurs familles dont le Braconidae Chelonus Tabonus.
Les chrysalides peuvent être consommées par des insectes appartenant à plusieurs ordres, par des oiseaux et des micromammifères (rats ; écureuils ; etc…).
En Europe, les seuls parasitoïdes connus qui se nourrissent de la Pyrale, sont des espèces polyphages qui demeurent des solutions peu impactantes.
S’agissant des oiseaux tels que les mésanges bleues, les merles, les étourneaux, les choucas ou les insectes prédateurs tels que les chrysopes, les frelons asiatiques, ou encore les guêpes, leurs actions sont également peu impactantes quant à la prolifération et aux conséquences sur les buis.
Par conséquent, ces groupes ne peuvent de façon pérenne constituer des solutions de lutte biologique utiles sur de grandes surfaces ou lors de violentes attaques.
Plusieurs études ont aussi porté sur l’utilisation de champignons entomophages comme Beauveria Bassiana et d’un Baculovirus (virus en forme de bâtonnet, spécifique des arthropodes). Bien qu’encourageantes, ces recherches demandent à être confirmées in vivo, ces organismes n’étant pas non plus des parasites spécifiques à la Pyrale du buis.
On trouve également des kits contenant des trichogrammes dont les larves oophages (qui se nourrissent des œufs) se développent à l’intérieur de l’œuf de la Pyrale du buis. Les micro-hyménoptères parasitoïdes empêche la naissance des chenilles. Les plaquettes contenant les parasitoïdes se pose lors des premiers vols de papillons puis 15 jours plus tard.
Le Contrôle Chimique
Les insecticides systémiques (les pyréthroïdes comme la deltaméthrine et la cyperméthrine) sont efficaces mais demeurent nocifs pour les écosystèmes. Leurs molécules ne sont pas sélectives et peuvent également détruire toutes les espèces vivantes au sein des buis.
Les insecticides qui agissent par contact et ingestions sont performants et moins pour l’environnement habitant au sein des végétaux.
Les biopesticides à base du Bacillus Thuringensis Berliner, 1915 sont généralement utilisés. Malheureusement, ils ne sont pas sélectifs sur les autres papillons qu’ils peuvent également tuer. Ils s’appliquent par pulvérisation et vont se déposer sur le feuillage. Ils sont ingérés par les chenilles qui s’en nourrissent. Les toxines produites par le bacille détruisent les cellules de l’intestin moyen de la chenille qui cesse de s’alimenter et meurt en quelques jours.vent même mettre en péril le végétal.
Le Biocontrôle
L’utilisation de pièges à phéromones sexuelles permet à la fois de détecter la présence de la Pyrale et de capturer les mâles. Cette action limite drastiquement la reproduction de l’espèce. Les phéromones sont des substances sexuelles émises afin d’attirer des partenaires pour la reproduction. Elles sont spécifiques à chaque insecte. Selon leur concentration et leur durée, elles sont placées au début du printemps au sein des arbustes. Récemment, des chercheurs hongrois ont découvert un leurre chimique qui attirerait autant les mâles que les femelles de la Pyrale ce qui permettrait de capturer un grand nombre de papillons avant la ponte.
Ces solutions de biocontrôle sont celles proposées notamment par © 1 nuisible – 1 solution. Elles permettent de maintenir ou contrôler les naissances et réduire les nuisances de la Pyrale à un niveau convenable.
Attention : leur utilisation peut mettre en péril le végétal.
